S'encourager: mode d'emploi

L’encouragement… ça s’apprend. Les articles 1, 2 et 3 sont largement inspirés du livre de Dany hameau, « du découragement à l’encouragement » édition farel

 « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous reconnaitront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » Jean 13 : 34 - 35

 A lire ce verset, il ne fait aucun doute que...

le désir de Jésus est que l’église soit un lieu d’encouragement mutuel dans un climat d’amour inconditionnel et d’acceptation sans préjugés et si Christ nous a laissé cet exemple de vie, c’est donc bien pour suivre ses traces.

Jésus va même plus loin en suggérant même l’idée que la seule arme capable de vaincre notre monde incrédule est la puissance de l’amour de Dieu en action.

Comment pouvons-nous nous encourager mutuellement ?

Être sensible aux besoins des autres

Dans un premier temps, apprenons à faire silence pour écouter l’autre et faisons preuve d’empathie, cela consiste à se mettre à la place de l’autre, autant que faire se peut, afin de ressentir ce qu’il ressent et ainsi réagir de façon appropriée.

La Bible nous demande aussi de nous soutenir mutuellement, ce soutien est illustré à merveille dans l’amitié qui lia David à Jonathan (2 Samuel 1)

Rendre activement service dans un esprit désintéressé

Personne n’est trop grand pour rendre le plus petit service au moindre de ses frères… Alors un peu de créativité, de bon sens, sans chercher en retour quelconque gratification.

Démontrer pratiquement l’affection fraternelle

  • En accueillant…, principe déjà largement adopté dans l’Ancien Testament. En toute simplicité, sans peur du « qu’en dira-t-on ? » les serviteurs que nous sommes  doivent devenir avant tout des personnes relationnelles, humaines, disponibles et accessibles.  Nous sommes entourés de personnes qui n’ont qu’un désir : trouver une oreille attentive et des bras accueillants…
  • En agissant concrètement…ce fut le secret de l’armée du salut avec les 3 S « soupe, savon, salut ». Alors même que la richesse est si mal répartie sur notre terre, sachons aussi partager ce que Dieu nous donne. La vision du juste ne doit pas être celle d’amasser mais plutôt d’acquérir pour pouvoir donner. Dans le ministère de la libéralité, tout le monde y  gagne !
  • En communiquant, échangeant…il est toujours réconfortant de recevoir une lettre, un coup de fil, un SMS, une visite lorsque cela est possible.
  • Prier les uns pour les autres…individuellement ou collectivement. Ne refusons pas la prière à une personne éprouvée, la prière procure un réconfort moral à son heureux bénéficiaire, déclenche l’intervention divine, encourage la foi, approfondit notre relation avec Dieu et avec ceux qui prient pour nous. Ces prières cimentent et concrétisent la solidarité spirituelle au sein de l’assemblée

Offrir des paroles positives et valorisantes

Un proverbe japonais dit qu’ « une bonne parole peut réchauffer trois mois d’hiver »  Que le Saint Esprit nous enseigne pour prononcer ces paroles opportunes, bienfaisantes et qui tombent à pic.

Dans certains cas et si cela est nécessaire, n’hésitons pas à reprendre quelqu’un…cela est enseigné dans Proverbes 27 : 5 - 6.

Appliquons assurément  la parole de Dieu avec à-propos, mais avec discernement… Car si elle est une arme puissante contre l’ennemi, elle ne doit pas devenir une arme de guerre entre nous…

Des paroles, oui, mais des paroles justes, appropriées, adaptés celles qui relèvent.

 

Voici maintenant quelques exemples tirés du site internet  « evolute conseil »

Lisez…c’est très édifiant

 Exemple 1 : Vous rendez visite à une dame âgée qui vous dit : "Je me sens seule."

 Examinons ces 3 réponses potentielles : 

A- Vous n'avez pas le droit de dire ça, avec le mignon petit fils que vous avez.

B - Mais je suis là pour vous aider.

C - Oui, vous vous sentez seule ?

L'aidant a bien sûr le droit de ressentir intérieurement "Quel dommage que cette dame se sente si seule alors qu'elle a un si mignon petit fils, si seulement elle pouvait s'en apercevoir !" Mais il n'a pas le droit (parce que ce n'est pas son rôle) de le lui dire. Parfois il tentera d'éluder la question par un "Mais je suis là pour vous aider", sans doute plein de bonne volonté, mais niant ce que la personne âgée vient de dire. Parce que l'aidant accueille et comprend, il pourra, dans une attitude non verbale d'ouverture, hocher délicatement la tête en regardant la dame âgée et en lui disant par exemple "Oui, vous vous sentez seule ?" Peut-être qu'alors, parce que cette dame âgée se sera sentie écoutée, l'échange se poursuivra et que cette dame pourra exprimer le poids de son sentiment de solitude ?

Exemple 2 : Il est minuit, votre petit garçon ne dort pas et vous dit : "Papa, j'ai peur du bandit qui est caché sous mon lit."

Examinons ces 3 réponses potentielles : 

A - Ne dis pas de bêtises et dors.

B - Il ne faut pas avoir peur, tu es un homme mon fils.

C - D'accord, je comprends que puisque tu as peur du bandit tu ne dormes pas.

Peut-être qu'enfermé dans sa fatigue et son bon sens, ce papa tentera de nier la parole qu'il se sent incapable d'accueillir. Dans ce cas, avec un ton péremptoire, il dira maladroitement à son fils "Ne dis pas de bêtises et dors." Pensant ainsi se débarrasser facilement du problème et laissant son garçon dans son insomnie et sa peur. Peut-être que contraint par ses croyances machistes, il se dira qu'il est absurde que son grand fils ait peur... et aura la naïveté de penser qu'en sous entendant que puisque son fils est un homme il n'a pas à avoir peur, il l'aidera... en fait, à se diviser contre lui-même puisque cet enfant est un homme et qu'il a peur.

Aider cet enfant, c'est lui faire sentir qu'on est à l'écoute bienveillante et chaleureuse de ce qu'il vit. Le parent aidant, le parent aimant, fait sentir à son enfant que ce qu'il vit, ressent ou pense est légitime. Il lui permet ainsi de se réunifier avec lui-même, de retrouver sa cohérence intérieure, lieu à l'intérieur duquel il pourra puiser ses propres ressources de confiance à partir desquelles il pourra apprendre à gérer sa peur. A l'enfant qui ressentant la compréhension de son parent s'exclamera par exemple : "Toi aussi papa, tu avais peur quand tu étais enfant ?" son père pourra répondre : "Oui mon chéri, moi aussi j'avais peur parfois quand j'étais enfant." Et l'enfant rassuré, s'étant senti entendu, compris, accueilli et accepté, pourra peu à peu s'endormir en paix.

Exemple 3 : Une personne âgée, en maison de retraite, vous confie : "Je voudrais mourir pour retrouver mon mari."

Examinons ces 3 réponses potentielles : 

A - Allez, ne pensez pas à ça et puis vos petits enfants vous aiment !

B - Vous avez tort de vivre dans le passé, vous êtes à la maison de retraite et aujourd'hui c'est le jour de la sortie !

C - Vous l'aimiez donc tant, votre mari ?!

Il est vrai qu'une exclamation pareille risquera de mettre beaucoup d'aidants en position d'insécurité parce qu'ils penseront : je comprends bien qu'elle souffre de la perte de son mari et pourtant je ne dois pas la laisser penser cela. Alors, ces aidants n'auront d'autre recours que la diversion... pensez à autre chose, à vos petits enfants qui vous aiment par exemple. Sous-entendant que cette personne âgée en est capable ici maintenant, sous-entendant qu'elle est libre des pensées et émotions qui lui viennent ! Parfois, osant prendre la conscience de l'autre en main, l'aidant mal situé lui assènera qu'il a tort de ressentir ce qu'il ressent et lui dira même ce qu'il faut qu'il ressente : du contentement parce que c'est jour de sortie. Cela s'appelle nier le vécu de l'autre, plutôt que de s'ouvrir à ce qu'il ressent en essayant de le comprendre de l'intérieur.

Comprenant cela, l'aidant découvrira que le désir de disparaître de cette dame âgée est simplement lié à l'amour qu'elle éprouve pour son mari. Il pourra alors la comprendre et s'ouvrir à elle dans sa détresse, le regard empreint d'un sourire de compassion il lui dira : " Vous l'aimiez donc tant, votre mari ?!" Et peut-être qu'alors le miracle de la relation opérera, peut-être qu'en quelques secondes le visage de cette dame âgée s'animera, comme le nôtre s'anime quand nous évoquons la mémoire d'une personne que nous avons beaucoup aimée.