Joy cc Austin Smidt

Joie

Bon. Comme ambiance pourrie, on a notre dose, non ? Entre les grèves de transport, la course au gazole, les casseurs des manifestations violentes, cette sourde angoisse d'apprendre un nouvel attentat, cette pluie incessante et son cortège d'inondations, on finit par avoir le moral dans les chaussettes... mouillées. Même l'équipe de France de football... non on va les laisser là ou ils sont !

Il faut absolument faire quelque chose pour retrouver notre paix intérieure, et même soyons fous, notre joie !

On prête à Napoléon cet aphorisme "J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé". Oui, mais c'est plus facile à dire qu'à réaliser.

Plutôt que regarder le dictionnaire, j'ai tapé "joie" sur Internet et j'ai regardé les images. En haut du classement, on voit beaucoup de gens sauter en l'air avec de larges sourires, dans un soleil levant. Il en ressort une impression de légèreté, voire d'apesanteur, de lumière, de renouveau. Génial !

Sauf que quand on saute, on retombe (et parfois on se fait mal). Essayez de sourire plus d'une minute et tout le monde vous prendra pour le ravi de la crêche ou vous demandera si vous vous êtes décroché la machoire en baillant. Quand la lumière a brillé, elle s'éteint. Le soleil levant du matin devient couchant au crépuscule et le renouveau d'hier devient l'ancien d'aujourd'hui. On voit bien que garder sa joie est illusoire.

Oui, c'est vrai, pour notre monde naturel. Mais il n'y a pas que ce monde sensible à nous entourer : il y a aussi le monde spirituel. Ce monde surnaturel est accessible seulement par la foi. Pas par la pensée positive ou la méditation transcendentale. Par la foi. Par "cette ferme assurance des choses qu'on espère et la démonstration de celles qu'on ne voit pas" Hébreux 11:1. C'est là et là seulement que l'on saute sans retomber, que la lumière ne s'éteint jamais, que l'on peut sourire sans se lasser., et que des "fleuves d'eaux vives coulent de notre sein" pour paraphraser Jean 7:37.

Les médecins prescrivent à ceux que le long hiver nordique déprime, de s'exposer à des lampes émettant de la lumière à une longueur d'onde bien précise. Si les malades se plient à ces ordonnances et passent du temps près de ces lampes, leur déprime diminue et ils finissent par retrouver du tonus et de la joie de vivre. La lumière les a guéri.

Il n'y a pas 36 façons de retrouver sa joie et paix intérieure. Pour ceux dont l'âme est abattue, il n'y a qu'une source de lumière qui puisse avoir cet effet : la gloire de Dieu. C'est ce que disait l'auteur du psaume :  "Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, Et le visage ne se couvre pas de honte." (Psaumes 34:5 LSG)

Bien, mais qu'est-*ce que ça veut dire de tourner les regards vers Dieu. Il est le Dieu invisible comme l'écrit Paul à Timothée “Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles ! Amen !” (1 Timothée 1:17 LSG). S'Il est invisible, c'est qu'on ne peut pas Le voir, Le regarder dirait Monsieur de La Pallice. Comment le psalmiste peut-il nous demander de regarder ce qu'on ne peut pas voir, c'est impossible ! À moins de comprendre ce conseil autrement. Mais que comprendre, quel type de regard porter vers Dieu pour retrouver sa joie.

D'abord il faut pouvoir le regarder. Quand on se sent coupable, ou fâché, il faut admettre que c'est dur de regarder quelqu'un et de risquer de croiser son regard. Son père, son prof, son conjoint, son boss, c'est déjà dur, alors Dieu, le Dieu juste et saint... Heureusement Dieu n'est pas que juste. Il est amour (Jean 4:16). En fait, Il ne fait pas que nous aimer, Il est amour, c'est Sa nature, et c'est pour cela qu'Il a donné Son Fils au monde, pour nous réconcilier avec Lui. Lisez ce que Jean (encore) dit à propos de la lumière  et il parle de la venue de Jésus, le Fils de Dieu : “Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu,” (Jean 1:9-12 LSG) On comprend donc que Dieu ne nous demande pas autre chose que de recevoir cette lumière, Jésus le Christ, son Fils.

Tourner vers Dieu nos regards, c'est les détourner de ce que nous regardons. À commencer par notre nombril. Une grande source de frustration tient à des attentes excessives. Il est légitime de nourrir des ambitions et de viser des objectifs, mais trop souvent nous attendons des autres, de la société, de notre employeur, de l'église même, des choses qu'ils ne peuvent nous donner, tout simplement parce que cela nous ferait du mal et parce que nous ne sommes pas le centre de l'univers. Nous avons tant de mal à nous en persuader.

Détouner nos regards, c'est aussi arrêter d'être obsédés par nos problèmes, ne voir qu'eux. Si on fait du vélo et que l'on passe son temps à regarder juste devant sa roue avant, on perd l'équilibre et on se casse la figure. Pour rouler, il faut regarder au loin. Dans le monde spirituel, il en est ainsi également. Il faut regarder à Celui qui peut nous apporter de l'aide parce qu'Il est puissant et parce qu'Il nous aime  

Tourner vers Dieu nos regards, c'est le trouver dans Sa parole, passer du temps en Sa présence, à Lui parler, et L'écouter, se réjouir avec le corps de Christ, l'Eglise. Oui, chaque culte doit être une fête, et alors que nous célébrons collectivement le Seigneur et que nous participons à Son repas, nous ressourçons notre esprit, notre âme et notre corps.

Tourner vers Dieu nos regards, c'est enfin les tourner vers les autres, parce que dans chaque homme, chaque femme, chaque enfant il y a quelque part - et vous conviendrez avec moi que parfois c'est bien caché - l'image de Dieu. La joie ne vient qu'avec l'amour, dans la relation avec ceux qui nous entourent. C'est pourquoi il faut entretenir ces liens et bien souvent, pardonner pour le renouer. Avec le pardon et la réconciliation vient la joie de s'être retrouvés.

C'est alors que non seulement on retrouve la joie, mais en plus, on en rayonne : on répand autour de nous de cette joie que nous avons reçue. Gratuitement.