Boubacar Doumbia

Levons-nous pour la moisson

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Le thème qui s'est imposé à l'église pour cette nouvelle année est "Levons-nous pour la moisson !".

Ce thème est en continuité avec celui de l'année dernière qui était « Préparer sa maison pour récolter la moisson ».

Aujourd'hui Boubacar nous introduit ce nouveau thème et nous propose de faire une première lecture dans Matthieu 9:35-38, puis dans Luc 10:1-3 et 17-21.

Matthieu 9 :35-38 : « Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger. Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. »

Luc 10:1-3 et 17-21 :  « Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller. Il leur dit: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. Partez; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin. [...] Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint-Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi. »

Considérer notre temps

Jésus nous enseigne par la parole et par l'exemple. Il faut que nous soyons attentifs à son appel : nous devons être prêts à nous lever ! Il y a des temps quand le peuple de Dieu doit se lever. Il est important de considérer le temps, et au travers de la Parole de Dieu, de reconnaître dans « quel temps » nous nous trouvons actuellement. Or, Dieu dans sa grâce, veut nous donner sa vision et la compassion qui anime Son cœur. Jésus a toujours agi et fait en rapport de la moisson.

Etre ému de compassion

Au travers de ce passage, nous lisons que Jésus a vu la foule et a été ému de compassion. Il a été saisi au plus profond de son être par ce sentiment de compassion, c'est-à-dire de comprendre et ressentir la douleur de ceux qui souffrent. Jésus a dit à ses disciples que la moisson est grande mais qu'il y a peu d'ouvriers. Face à cela, la solution est de prier à Dieu.

Jésus ne s'est pas contenté de regarder la foule, de donner aux disciples le moyen de faire quelque chose, mais il envoya douze disciples dans la moisson, puis soixante-dix.

Les compassions de Jésus Christ sont toujours vivantes et réelles, et nous devons aussi avoir en nous les mêmes sentiments de Jésus Christ, notamment cette compassion, et ce surtout dans notre société actuelle qui prône l'égoïsme et l'indifférence.

Cependant, Jésus n'est pas resté au constat mais il a agi. Dans une parabole, Jésus expliquera que Dieu a horreur de l'inactivité. C'est la parabole des ouvriers de la onzième heure (référence : Matthieu 20 :1-16): dans le royaume de Dieu il est bon de prier, mais il faut également agir.

Aujourd'hui la moisson est grande, voire plus grande qu'au temps de Jésus, car nous comptons l'humanité en milliards maintenant. Nous ne pouvons pas vivre dans notre "tour d'ivoire". C'est pourquoi nous devons être attentifs et prendre au sérieux cette exhortation du Seigneur envers ses disciples.

Au-delà de l'indifférence de nos contemporains, voire de leur rejet et inaccessibilité aux choses de Dieu, le Seigneur veut que nous voyions au travers de leur carapace. Nous ne devons pas non plus nous arrêter aux apparences.

Parce qu'il a été ému de compassion, Jésus n'a pas pu se résoudre à laisser égarer « ses brebis abattues et languissantes ». Il faut prier le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.

Une priorité

La moisson est la cause pour laquelle Jésus est venu sur cette terre. La moisson est ce qui tient à cœur de Jésus. Dans Jean 6, nous lisons que Jésus est sorti de la foule qu'il avait nourri car elle voulait le couronner comme son roi. En effet, ce n'était pas sa priorité, seule la moisson l'était.

A un moment donné, Jésus s'était arrêté au puits de Jacob et les disciples étaient partis voir les samaritains car ils avaient faim. Ensuite, ils étaient revenus vers Jésus pour manger, mais ce dernier leur a dit qu'il avait une autre nourriture (référence : Jean 4 :31-38): sa priorité n'était pas la satisfaction physique de son corps mais celle de son âme « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son œuvre. » (Jean 4 :34)

La moisson ne dépend pas des temps des hommes. Bien des fois nous avons nos délais et nos plans fixés à l'avance, mais comprenons que la moisson est ici et maintenant.

Dans Psaume 126:5-6, qui est un cantique des degrés, parmi les hymnes chantés par le peuple d'Israël qui montait au temple, nous montre qu'il y a une joie immense lorsqu'on se lève pour la moisson, faisant oublier toutes les souffrances et douleurs. "Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chants d'allégresse. Celui qui marche en pleurant, quand il porte la semence, Revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes. »

Que Dieu nous aide à goûter à cette joie et à comprendre qu'il y a une récompense pour ceux qui se lèvent pour la moisson. Plusieurs ont déjà expérimenté cette joie quand ils ont amené des personnes à Dieu.

S'investir dans le témoignage

Quand les soixante-dix rentrèrent de mission, ils avaient vécu de grandes choses (guérisons, délivrances de démons). Jésus ajouta que lorsque les ouvriers se lèvent pour la moisson c'est la défaite du diable. Puis il déclara qu'ils avaient raison de se réjouir, mais non pas de ce qu'ils ont vu la gloire de Dieu, mais de ce que leurs noms sont inscrits dans le Livre de Vie.

Lorsque l'Eglise se lève pour la moisson, elle réjouit le cœur de Dieu. La moisson se trouve dehors, à l'extérieur de l'enceinte de l'Église. Nous devons nous investir davantage dans le témoignage et reprendre le goût de pôrter l'Évangile autour de nous.