En ce début de semaine, les médias se sont fait l'écho des actes perpétrés à l'encontre de plusieurs cimetières en France. Certes, la profanation de cimetières est une pratique qui, hélas, ne date pas d'hier, mais nous avons pu observer au cours de ces derniers jours l'installation d'une série noire.

Tout d'abord dans le cimetière juif de Sarre-Union, puis quatre autres ont été dégradés à un jour d'intervalle, comme par exemple à Tracy-sur-Mer et à Saint-Béat.

Des croix gammées taguées sur des pierres, des crucifix déplacés, renversés, et plantés dans le sol... des actes indignes et lâches qui portent atteinte à la mémoire d'hommes et de femmes qui ne sont plus présents pour se défendre.

Delphine Horfilleur, l'une des rares femmes rabbins en France, a dit à juste titre que ces actes soulignent une tendance grandissante dans notre société: le manque d'empathie, c'est-à-dire l'absence de la faculté de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent.

En effet, ce manque de compassion, que nous pouvons ressentir chaque jour quand nous sortons de chez nous, ou bien quand nous regardons simplement les infos, est de plus en plus présent dans notre monde. Ce manque de compassion fait partie des facteurs (et il y en a bien entendu d'autres) qui poussent des personnes, et dans le cas du cimetière juif des adolescents, à perpétrer ces actes ignobles.

Alors cela nous renvoie à nous-mêmes - non pas que nous soyons capables d'accomplir de tels actes ! – dans le sens où cela doit également nous faire réagir et nous interroger sur ce sentiment qui doit nous être propre. En d'autres termes, c'est une sorte de sonnette d'alarme qui vient d'être à nouveau sonnée.

Oui, dans ce monde si obscur et froid, nous devons être remplis de compassion pour notre prochain, et au-delà de cela, nous devons agir/réagir. Nous ne devons en aucun cas nous laisser petit à petit habituer à voir les autres vivre des situations difficiles ou injustes, et par là laisser notre cœur s'endurcir comme c'est le cas de ces personnes qui ont profané ces cimetières.

Nous devons ainsi combattre, voire nager à contrecourant, de cette tendance croissante de manque de compassion. Gardons bien dans notre cœur ce verset, mais avant tout mettons le en pratique, que l'on retrouve dans Colossiens 3.12 : "Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'ardente compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience."