Une année de faveur

En ce dimanche 1er janvier, Pasteur David Mastriforti nous a apporté un message d'encouragement pour commencer la Nouvelle Année, et nous a ainsi partagé ses voeux jubilaires pour 2017, année de faveur.

L'expression "une année de faveur"

Nous faisons une première lecture dans Luc 4:16-22 : « Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Esaïe. L'ayant déroulé, il trouva l'endroit où il était écrit: L'Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur. Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s'assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. Alors il commença à leur dire: Aujourd'hui cette parole de l'Ecriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. »

Au travers de ce premier passage, nous lisons que Jésus s’était rendu à la synagogue à Nazareth et qu’il a lu le rouleau dans Esaïe 61. Il a ainsi inauguré une ère nouvelle, c'est-à-dire un temps où la grâce de Dieu va se manifester. 

L'expression "année de faveur" fait référence à la fête du jubilé décrite en Lévitique 25. Cette fête signifiait un rééquilibrage des richesses et la remise des compteurs à zéro.

Lorsque Jésus se mit à citer le texte d'Esaïe 61, cela fit une résonance dans le cœur des juifs. Proclamer ainsi une année de faveur pour 2017 devrait également provoquer une telle résonance dans nos cœurs.

Plusieurs autres traductions évoquent plutôt "une année d'accueil".
Lorsque nous lisons 2 Corinthiens 6:2, il y a l'idée que le temps de l'accueil et de la faveur débute maintenant : « Puisque nous sommes ses collaborateurs, nous vous encourageons à ne pas accueillir la grâce de Dieu en vain. Car il dit : Au temps favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je t'ai secouru. Eh bien, c'est maintenant le temps vraiment favorable; c'est maintenant le jour du salut. »

Que 2017 soit une année d'accueil des différentes grâces de Dieu, mais également celle des exclus et des cœurs brisés. L'année du jubilé doit être l'année où nous déclarons que chaque homme et chaque femme à le droit d'être aimé. Pour ce faire nous avons besoin de comprendre et de vivre la profondeur de Dieu. Pour pouvoir la vivre nous-même, et la faire vivre aux autres. Et pour cela nous allons méditer le texte de Tite 2:11-14.

La grâce de dieu, comme source du salut

« La grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée » (Tite 2 :11)

« La grâce de Dieu », c’est une faveur imméritée envers nous, pécheurs indignes par laquelle Dieu, nous délivre de la mort et de la condamnation.  

Nous ne méritions pas ces faveurs, mais pourtant Dieu nous a fait grâce. Ce salut est universel et Dieu ne fait exception de personne. Dieu, dans sa grâce et sa bonté, nous offre Son salut. Ce sont des choses que nous savons, mais les vivons-nous réellement?

Pour que cette grâce soit efficace, il faut qu'elle soit accueillie. Nous le savons, nous le chantons, mais le réalisons-nous ? Ne finissons-nous pas, comme Paul le dit dans Romain 2:4, par « mépriser les richesses de sa bonté, de sa patience, de sa longanimité (…) n'allons-nous pas reconnaître que cette bonté nous pousse à la repentance».

Dans sa grâce incomparable, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. C'est pourquoi l'Évangile est une bonne nouvelle pour tous les hommes. Et cette grâce est d’autant plus incroyable, que nous sommes tous pécheurs et privés de la gloire de Dieu.

Paul rappelle d’ailleurs à Tite ces vérités de la grâce, car Tite travaille, au moment de la lettre, dans les églises de Crète. Tite était un chrétien "aguerri", mais la situation dans laquelle il se trouvait lorsque cette lettre fut écrite était loin d'être facile. En effet, il se trouvait dans une nouvelle église en Crète, là où la communauté était loin d'être parfaite et la ville plus que néfaste. Cependant, au milieu de tout cela Dieu leur a fait grâce.

Au-delà de la Bible, grand nombre de chrétiens ont exprimé l’importance de cette grâce dans notre vie :

CS Lewis a dit qu’ « être chrétien signifie pardonner l’inexcusable parce que Dieu a pardon, ce qui est inexcusable en nous ». CS Lewis a lui-même expérimenté la profondeur du pardon de Dieu comme une révélation subite alors qu’il répétait la phrase du credo « je crois au pardon des péchés ». Lui-même a réalisé la grâce de Dieu lorsqu'il a confessé le credo et la phrase je crois au pardon des péchés.
La grâce de Dieu est un acte pur d'amour et de pardon. C'est une grâce extravagante.

Élisabeth O'Connor a quant à elle exprimé que : « « Malgré cent sermons sur le pardon, nous ne pardonnons pas facilement et nous ne sommes pas facilement pardonnés, nous découvrons que le pardon est toujours plus difficile que les sermons ne le prétendent ».

Et pourtant, Jésus, lorsqu’il nous donne les instructions pour prier, déclara « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Matthieu 6.12).

Dietricht Bonhoeffer était un pasteur protestant qui a dénoncé le régime nazi en Allemagne. Il a fini par être arrêté et emprisonné et il est d'ailleurs mort dans un camp quelques jours avant la Libération. Cependant, pendant sa captivité, il incitait les autres à prier pour ceux qui les persécutent.

Ainsi, nous pouvons comprendre que si en tant que croyants nous n’expérimentons pas le pardon nous ne vivons pas la grâce.

Jésus a mis en lumière le plan de Dieu car c'est dans son sacrifice que la grâce s'est manifestée. La grâce nous enseigne à vivre dans le siècle présent de manière pure et pieuse. .

La grâce de Dieu, comme pédagogue

« La grâce de Dieu, (…) nous enseigne à renoncer à l'impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d'une manière sensée, juste et pieuse (…) » (Tite 2 :12)

Il y a donc un côté « négatif » à cette instruction, à savoir le fait de devoir renoncer à certaines choses, et un côté « positif » qui est d’inciter à vivre dans le siècle présent d’une certaine manière.

Renoncer à « l’impiété » et « aux désirs de ce monde »

En Christ nous avons la capacité et le pouvoir de résister au péché. Ce n'est pas par notre propre force que

nous résistons mais par la grâce de Dieu.

Vivre de manière « sensée, juste et pieuse »

La grâce nous encourage à également vivre de manière sensée, juste et pieuse.

Cette caractéristique de vivre de manière modérée est applicable à tous. Cela signifie que même dans nos prises de décision nous devons prendre du recul pour agir de manière réfléchie car nous connaissons le prix de la grâce.

La caractéristique de vivre de manière juste évoque notre relation envers les autres. Nous sommes appelés à aimer tout le monde et de laisser tomber nos préjugés et voir la souffrance chez autrui.
Enfin, dans notre relation avec Dieu nous sommes appelés à vivre de manière pieuse car nous sommes Ses enfants.

La grâce de Dieu, comme moteur d'espérance

Cette grâce est le moteur de notre espérance. En tant que chrétiens nous avons un avenir qui va au-delà de la mort. Nous avons donc une espérance car notre cité est dans les cieux.

Ce qui est sûr c'est que cette espérance efface les parts de souffrance que nous avons sur terre. Cette grâce nous pousse à agir avec zèle.

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Pasteur Mastriforti nous partage ses vœux jubilaires de 2017 :

Recevons un esprit de grâce,

Vivons dans la grâce,

Agissons, poussé par la grâce,

Et rendons notre monde meilleur.